Nos ambassadeurs

Henri Brassard

PhotoHenriBrassardHenri Brassard, natif de Saint-Siméon en Charlevoix, a entrepris ses  études à Montréal avec Lucille Brassard et Yvonne Hubert. Poursuivant ses études sous la direction de Nadia Reisnberg à New-York et de Dieter Weber à Vienne, signalons parmi ses autres maîtres Wilhem Kempff, Rudolph Serkin et Karl Engel.

Récipiendaire du Grand prix des festivals du Québec et de la «Chalmers Foundation», il participe avec succès à divers concours nationaux et internationaux. Henri Brassard se produit en soliste avec un nombre d’orchestres canadiens et étrangers, dont les orchestres de Montréal, Toronto, Vancouver, Dublin et Rouen. Ses concerts et tournées l’amènent à jouer en France, Angleterre, Irlande, Belgique, Japon, Italie, Antilles Françaises, Union Soviétique, aux États-Unis et bien sûr, dans tous les grands centres canadiens.

Soliste louangé, Henri Brassard entretient une affection particulière pour la musique de chambre. Fondateur de l’ex Trio Haydn de Montréal, son nom est associé à plusieurs formations et artistes dans le domaine. Parmi ceux-ci, les violonistes Augustin Dumay, Régis Pasquiers, les violoncellistes Daniel Shafran, Paul Tortelier, Philippe Muller, Vladimir Orlof, Yuli Turowski et le pianiste Olivier Jones.

Henri Brassard s’est produit avec des formations de renom dont le Quator de Prague et le défunt Quator Orford. Parmi les chefs d’orchestre avec lequels il a joué, notons Charles Dutoit, Agness Grossmann, Yakushi Akiyama et Raffi Arménian. Enfin, signalons son implication dans le milieu à titre de chroniqueur pour les émissions musicales à la radio et la  téléviision ainsi qu’à de nombreux postes de direction de séries musicales. Parallèlement à sa carriére de pianiste, Henri Brassard est fréquemment invité à titre de membre de jury pour différents concours internationaux et nationaux, de même que pour donner des «classes de maître» au Canada et à l’étranger.


À titre postum

Alphonse Morneaualphonse_morneau__lors_dune_ph_1032010_300

Par Élise Tremblay

Alphonse Morneau, lors d’une photo prise en 2008 / Photo : Élise Tremblay (Archives)

Celui que l’on surnommait depuis quelques années « l’Homme aux 400 chansons » n’est plus. Alphonse Morneau est décédé ce matin, 10 mars 2010, dans sa maison de Baie-des-Rochers, entouré de ses proches. Il avait 95 ans.

« C’est ce qu’il voulait, mourir chez-lui », mentionne sa belle-fille Judith. « Il est mort en douceur, lucide et serein ». Le « Trésor de Baie-Des-Rochers » a heureusement eu le temps d’obtenir la reconnaissance de son milieu, une chose qui lui tenait très à cœur. Il disait souvent qu’il était « plus connu par les étranger que par les gens d’ici ». Une lacune à laquelle la région a vite remédié.

Élu Porteur de Tradition aux Prix du Patrimoine de Charlevoix en 2009 a donné suite à une exposition qui a été présentée au Musée de Charlevoix et au Carrefour Culturel Paul-Médéric à l’été 2009. Puis, ce fut au tour du Québec de reconnaître l’apport de M. Morneau pour la préservation de la tradition orale. On l’aperçoit dans le documentaire « Tant qu’il reste une voix » et Pauline Marois, députée de Charlevoix et chef de l’opposition officielle, lui a remis la médaille de l’Assemblée nationale l’automne dernier. « Vous avez assuré la pérennité de notre histoire en transmettant votre savoir de génération en génération. Grâce à vous, jamais nous n’oublierons d’où nous venons », avait-elle déclaré.

Né en 1914, Alphonse Morneau chantait et connaissait plus de 400 chansons traditionnelles, la plupart apprises de sa mère. Il a représenté le Québec lors de manifestions internationales dont l’expo universelle de Vancouver en 1986. Il a largement contribué à la constitution des Archives de folklore de l’Université Laval. Encore aujourd’hui, son répertoire est chanté par plusieurs groupes traditionnels dont Les Charbonniers de l’Enfer et les Batinses.

Sa vaste mémoire et son héritage demeure donc en vie, surtout grâce à son petit-fils Guillaume, qui assure la relève en continuant de chanter ces complaintes et autres bijoux remontant parfois au 13e siècle.

Alphonse-Morneau-190x300Alphonse de Baie-des-Rochers

Par Serge Gauthier

« Pauvre Martin, pauvre misère C’est toujours le peuple qu’on craint. »
Jean Ferrat – Chanson Bicentenaire 1991

Petite note bien courte dans Le Devoir sur le chanteur folklorique Alphonse Morneau mort récemment. On n’y disait même pas qu’il venait de la région de Charlevoix. Je crois toutefois qu’il faudrait l’appeler du seul nom d’Alphonse de Baie-des-Rochers.

Mais où se trouve Baie-des-Rochers? Quelque part en Charlevoix, mais le situer ne sert presque à rien : pour nombre de folkloristes québécois d’hier il fallait justement que ce lieu présumé de folklore soit presque indistinct, seulement un hameau isolé ou entrevu comme tel. Ce dogme construit par Félix-Antoine Savard et Luc Lacourcière des Archives de Folklore de l’Université Laval a fait long feu. Il a enfermé bien des Charlevoisiens d’hier en un rôle d’informateurs au service d’une élite intellectuelle résolument de droite et passéiste. Jusqu’à faire croire que ces informateurs de folklore étaient « hors de l’histoire ». Les chansons remontaient-elles au 13e siècle et sans retouches ou presque? Qui voudrait soutenir cela aujourd’hui? Ces informateurs de folklore ont la plupart du temps été utilisés pour une cause qui n’était pas la leur.

Alphonse Morneau y a cru. Il s’est sans doute vu comme on lui a dit et il l’est devenu au fond. Je ne sais de lui que l’apparent oubli dans lequel il a vécu toute sa vie et cela me rend triste. Que sait-on vraiment de son existence concrète de chanteur folklorique, sinon quelques bribes recueillies trop tard et de la mauvaise manière ? Et si d’autres ont, semble-t-il, fait carrière grâce à lui, Alphonse Morneau n’en a jamais vraiment fait une de son côté. Aurait-il voulu en faire une? Au moins, si cela avait été seulement possible pour lui comme pour d’autres….

Mais les mots de ces informateurs appartiennent à d’autres. Leurs chants aussi. Ils ne sont apparus publiquement que pour servir cette sorte d’utopie d’une culture folklorique française purifiée par certains folkloristes. Heureusement, cette vision date d’une autre époque. Existe-t-elle encore? Qui sait si Alphonse Morneau n’en a pas souffert? Personne ne lui demandé en fait.

Le grand âge lui a apporté une médaille de l’Assemblée Nationale du Québec, que l’on donne aussi en Charlevoix et au Québec, à des boutiquiers, à des affairistes, à n’importe qui. Pour Alphonse Morneau, il était sûrement trop tard. Qui avait vraiment reconnu l’artiste véritable qu’il était? Pas seulement le répétiteur, pas juste l’informateur. Quelques membres de nos « chapelles folkloriques» ’ont écouté et l’ont voulu en retrait alors que c’était eux qui s’isolait pour mieux cacher notre folklore au peuple qui le faisait pourtant vivre. Je crois que tous ces chanteurs folkloriques d’hier méritaient mieux. Mieux que l’oubli ou l’ignorance de leur art par le plus grand nombre. Mieux que de servir les intérêts de quelques « folkloristes ». Il méritait d’être reconnu comme des artistes à part entière et cela au fond, on leur a refusé tout simplement parce qu’il faisait partie du peuple.

Serge Gauthier est historien et ethnologue. Son doctorat intitulé Charlevoix ou la création d’une région folklorique a été publié aux Presses de l’Université Laval en 2006.

James Bamber

En décembre 1992 disparaissait James Bamber, le journaliste conteur, poète des ondes de Radio-Canada. Pendant 30 ans, ses reportages empreints d’une profonde

humanité ont fait découvrir aux téléspectateurs l’importance de laisser parler les citoyens. Il laisse en héritage des centaines de reportages, des récits de la vie ordinaire des Canadiens d’un bout à l’autre du pays. Le site des Archives de Radio-Canada remercie Lise Tremblay, auteure de James Bamber Un journaliste en liberté, pour sa collaboration.

Né à Montréal en 1933, James Bamber perd sa mère alors qu’il a 9 mois. Son père, d’origine britannique, retourne dans son pays et ce sont ses grands-parents maternels qui l’élèvent. À la mort de sa grand-mère, un oncle et une tante le prennent chez eux, à Saint-Siméon, dans Charlevoix.

Après des études classiques au petit séminaire de Chicoutimi, de 1948 à 1956, où il commence déjà à écrire des articles, il s’inscrit en sciences sociales à l’Université Laval en 1956. Mais il interrompt ses études au bout d’une année.

Lancé en 1961 par Angelina Dutremblay pour concurrencer La Presse, Le Nouveau Journal compte sur la collaboration de 90 journalistes québécois, dont James Bamber, Cyrille Fecteau, Jean-Marc Poliquin, Gilles Néron, Jean-V. Dufresne et Colette Beauchamp. Il est dirigé par Jean-Louis Gagnon, anciennement rédacteur en chef à La Presse.

Avant de collaborer au Nouveau Journal, James Bamber fait ses armes au journal Les Affaires de Québec, où il travaille pendant quelques mois en 1961.

Malgré le généreux financement d’Angelina Dutremblay, l’aventure de ce quotidien ne dure que neuf mois.

Alphonse_DufourAlphonse Dufour

C’est avec l’arrivée de M. Alphonse Dufour que l’Association nationale des camionneurs indépendants ANCAI prendra son envol au cours de l’été 1966. Tirant profit de ses excellents talents de rassembleur et de son expérience acquise lors de la formation d’un regroupement de camionneurs dans Charlevoix, M. Dufour réussit à unir tout le monde autour de lui. Petit à petit, l’ANCAI devient ce qu’elle est aujourd’hui, soit une association forte ayant beaucoup contribué à la prospérité de ses 4 500 membres.